Camila Valdez est une artiste de 31 ans, designer industriel et originaire de Buenos Aires. Nous sommes allés à sa rencontre, dans sa ville, où, elle nous a raconté son univers artistique fait de sculptures très sucrées.
Deep Throat : Quand avez-vous commencé à faire de l’art ?, Que vouliez-vous exprimer ?
Camila Valdez : Depuis aussi longtemps que je me souvienne, c'est à dire depuis toute petite. Quand j’étais enfant, je me suis toujours exprimée et je cherchais la façon de faire descendre les idées de mon esprit à mes mains. Mais j’ai réellement commencé en 2011, quand je finissais mes études de Design industriel. Je voulais savoir comment les choses étaient faites. J’aime exprimer l’idée que les choses sucrées sont faites par quelqu’un. La chaine d’action qui fait que vous les désirez. Tout est une question de design. Comme l’être humain qui exprime ses sentiments avec les choses qu’il produit.
J’aime parler du bonheur, de la beauté et de l’esthétique. Si on les met tous ensemble, il se passera quelque chose d’extraordinaire. J’adore l’art, c’est quelque chose de beau et bon pour l’esprit.
DT : Pourquoi avez-vous décidé de faire toutes ces choses sucrées ?
CV : Je suis designer industriel, donc je sais que les produits sont fabriqués pour fonctionner à court terme, après ils meurent. La consommation est née de ça. Par exemple, un enfant croque un morceau de chocolat, tout de suite il va en croquer un autre. Le chocolat devient alors un être humain. Si ce morceau de chocolat existe, il a des jambes.
DT : Vous n’aimez pas les choses éphémères ? Or, la nourriture est aussi éphémère.
CV : Tout ce qui vit, finit par disparaître, mais quand vous avez une idée, elle ne disparait pas, elle continue à grandir. Je traduis les idées de mon imagination au monde réel. C’est en cela la beauté de faire de l’art, et c’est fait pour que tout le monde puisse le voir et en profiter.
DT Est-ce qu’il y a une relation avec le féminisme ou la féminité ?
CV : Je comprends que dans l’époque dans laquelle on vit, les gens ont tendance à pencher au féminisme avec cette affirmation constante de la femme, mais ici, cela n'a rien à voir. C’est plutôt une sorte de féminité.
DT : Vous êtes très inspirée par les années 50.
CV : Oui, il y a quelque chose de sensuel dans les années 50, le côté magnifié, aujourd'hui, on est très loin de tout ça. Cette féminité était belle. Je suis amoureuse des gestes. J’aimerais voir plus d’art contemporain dans la rue. Mon art est fait pour interagir avec le public. J’adore quand les gens peuvent toucher, et que si vous voulez toucher, vous puissiez le faire.
DT : Pensez-vous que la vie est plus douce avec du sucre ?
CV : Les Donuts ne poussent pas dans les arbres. Quelqu'un avec du goût, avec des pensées, cherche une signification aux choses, ça je suis fan ! Le sens de l’expression, la façon dont les gens disent les choses, tout est message.
DT : Vous exposez actuellement, quelle est votre actualité ?
CV : j’ai une exposition à venir, au Salon National de Sculpture d’Argentine. J’ai réalisé des partenariats avec des marques comme Puma ou Uniform jeans : mes produits sont à la fois dans une ligne commerciale et artistique. Je travaille aussi avec des galeries de San Francisco et Miami, un peu partout dans le monde. Mais mon cœur est en Argentine. En tant qu’artiste, tu dois toujours être en mouvement, sinon, tu disparais.